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Mon Journal : Marco Polo : Un Tigre Bleu dans votre BD ! |
Bien que ce ne soit pas la version la plus fidèle à la vérité historique,
le Marco Polo de Chiomenti est sans doute celui qui a obtenu le plus grand succès populaire. On a même
pû lire quelques rééditions dans l'éphémère reprise d'Ivanhoé début 2000. Les personnages : Marco Polo : Marchand en provenance de Venise, Marco Polo est devenu le conseiller, l'émissaire et l'agent secret de l'empereur Koublilaï Kahn. Il parcourt la Chine et ses pays limitrophes en quête d'aventures en compagnie de son petit ami "Tigre Bleu". Tigre Bleu : L'ami et le fidèle compagnon de Marco Polo. C'est un Ouigour, c'est à dire, un musulman parlant le turc vivant en Chine. Il a tendance à s'énerver et à vouloir voler au secours de la veuve et l'orphelin, entraînant ainsi Marco dans ses tribulations. Koubilaï Kahn : Successeur de Gengis Kahn, Koubilaï est un empereur empâté qui fait toute confiance à Marco Polo pour résoudre les problèmes qui se posent à lui. Loin de l'image du tyran, il fait montre d'une certaine tolérance et parfois même de sagesse. |
![]() Le N°1 de Dorian, ancêtre de Marco Polo |
L'auteur : Enzo Chiomenti
En France, Vicenzo Chiomenti, plus communément appelé Enzo, voire "Chiom" est surtout connu pour avoir dessiné Marco Polo, et ce, sur des centaines d'épisodes.
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Chez Mon Journal, il a aussi réalisé une grande quantité de couvertures, dont la quasi totalité des Marco Polo, mais aussi d'autres revues dont une de Mister No, et pas mal de Safari par exemple. Ce qui est moins connu, c'est qu'il est également l'auteur de quantité d'autres BD, notamment chez Lug. On lui doit ainsi "Davy Crockett" avec son frère Antonio dans Hondo N°1 à 43, "Ivan Karine", un récit de cosaques dans Rodéo N°138 à 151, "Johnny Bourask" avec Navarro comme scénariste dans Flambo/Bourask N°14 à 40, Yuma N°1 à 5 et Spécial Rodéo N°6, "Le Petit Caporal" sur un scénario de Roberto Renzi (scénariste d'Akim) dans Hondo N°8 à 23, "Mac", les aventures d'un écossais au far-west dans Zembla N°1 à 16 et Spécial Zembla N°7 et 8, "Trapper John", une histoire de trappeur dans Spécial Kiwi N°8,9 11 et 16, "Le Petit Trappeur" dans Spécial Kiwi N°2, 45, 49 et 52, "Jean Mississipi", un western dans Hondo N°31 à 35, "Bob Stanley", le petit samouraï dans Spécial Zembla N°15 et 16, "Jean Brume" (qu'on a pû retrouver dans les nouveaux épisodes d'Homicron) sur un scénario de Franco Frescura (scénariste de Wampus) dans Nevada N°313 et enfin un épisode de "Zagor" paru dans Spécial Kiwi N°19 sur un scénario de Guido Nolitta (Zagor N°12 en Italie voir ci-contre). |
NB : Les infos des parutions de Chiomenti chez Lug proviennent essentiellement de l'Encyclopédie PF sur les éditions Lug de G. Thomassian.
Les Revues :
213 numéros de mars 1960 (sous le nom de Dorian) à septembre 1986.
Cette revue a commencé à poindre le bout de son nez sous le nom de "Dorian". Le titre "Marco
Polo" arrive en petit dès le N°13 de Dorian (mars 1961) et devient régulièrement
plus gros jusqu'à devenir le titre principal au N°25 (mars 1962), Dorian restant inscrit sur la couverture
jusqu'au N°39. A partir du N°40, il ne reste plus que le titre définitif.
Initialement appelée "Dorian Khan", les aventures de Marco Polo ont débuté dans Dakota. du N°56 au N°63 qui était aussi le dernier. Sur un scénario de Jean Ollivier et des dessins d'Enzo Chiomenti dans des aventures
inédites jusqu'au N°189, puis avec des rééditions publiées deux par deux (dès
le N°194). La revue Marco Polo s'est longtemps distinguée par une grande stabilité des séries
car on pouvait aussi y lire les aventures de Galax,
héros futuriste de Roger Lecureux
et Roland Garel (auquel succèdera
Casabianca) (jusqu'au N°159) et de Sylver des Collines, un clone écossais de Robin des Bois
jusqu'au N°109. A partir de ce moment, les séries secondaires se sont succédées sans durer
jusqu'au dernier numéro. Chose étonnante, ce petit format n'est pas le premier titre portant ce nom chez Mon Journal car cet éditeur a aussi publié un récit complet en grand format pendant 14 épisodes dont les aventures étaient dûes à la plume inspirée de Guy Lebrun (sauf le N°13 dessiné par Bob Roc) sur des scénarios de JK Melwyn-Nash alias Marcel Navarro à partir de 1948. Marco Polo y est surnommé, "L'homme aux semelles de vent". Cette version de Marco Polo a suscité une polémique avec les éditions Chott (de Pierre Mouchot) car ils sortaient à la même époque une revue du même nom. Chacun accusant l'autre de plagiat. On peut même lire un article de Navarro dans le N°6 où il défendait son point de vue. |
![]() Le N°4 de ce Marco Polo grand format. |
Plusieurs ouvrages de référence mentionnent qu'Enzo Chiomenti aurait un frère prénommé Vicenzo, c'est une erreur, Enzo étant le diminutif de Vicenzo. Ce qui est vrai par contre, c'est que Chiomenti avait un frère dessinateur, mais celui-ci répondait au doux prénom d'Antonio. On l'a notamment vu à l'oeuvre sur Davy Crockett. De même, il est parfois dit que Chiomenti a dessiné Janus Stark, ce qui serait très étonnant car son style particulier n'y apparait jamais.
Le N°72 de Marco Polo (de mars 1966) s'intitule "Le roi de Kandahar" et se passe donc en Afghanistan. On y voit des Mollahs, on y parle de Peshawar (orthographié Peschawer) et Marco Polo y découvre que le roi s'est fait renversé, que la capitale du pays est Kandahar (capitale officieuse des Talibans) et que le nouveau roi réclame la province de Kaboul. On peut même découvrir le Bouz-kashi, sport très populaire dans ce pays consistant en une mêlée de cavaliers dont le but est d'être le premier à porter un cadavre de bouc décapité dans un cercle. Ce sport a été interdit par les Talibans en 1996. Etrange coïncidence, le guide de Marco s'appelle Maksoud ! (non, pas Massoud !). Au delà des coïncidences, on peut constater que Jean Ollivier le scénariste était très bien documenté et nous proposait une histoire reposant sur des bases réelles et sérieuses.
Les séries Annexes :
![]() Une des très rares couvertures sans Marco Polo |
Galax du N°23 au 159 (sauf le 93) scénarios de Roger
Lecureux (qui est l'auteur des "Pionniers de l'espérance") et dessins de Roland Garel,
remplacé par Annibale Casabianca. On retrouve aussi cette série dans Antarès du N°96
au 103, mais ce sont des rééditions. Galax est un capitaine de l'Intercos, sorte de police spatiale
du futur. Il est accompagné de Jems, un ancien ayant vécu au 20ème siècle, parlant
toujours de "son époque". Galax se trouve souvent en concurrence avec Janet Dolce, capitaine d'une
autre fusée avec qui il a des liens conflictuels, mais aussi amoureux. Une très bonne série
de SF dûe à la plume talentueuse de Roger Lecureux à qui l'on doit aussi "Rahan"
ou "Les Robinsons de la Terre" ainsi que "Sylver des collines". Le dessinateur, Casabianca
est également connu pour avoir dessiné "Larry Cannon" ou "Jaleb le télépathe"
dans Futura. Sylver des collines du N°1 au N°109 scénarios de Roger Lecureux et Tito Marchioro. Sylver des collines est un rebelle écossais résistant à l'envahisseur anglais durant le moyen-âge. Sylver est un peu l'équivalent de Robin des Bois où le rôle du shériff de Nottingham serait tenu par le commandant en chef des anglais : Sir John Despenser alors que ses compagnons de lutte sont les "larrons de Greenlaw" dont "Ulf", "Petit-Canutt" et "Minch-le-gros". |
Shandra Boôr : N°144 au 155, 158, 160. (Rengel & A. Sciotto). Shandra Boôr,le Rajah se déplace toujours avec Swass's, son serpent. Il parcourt les USA en prenant des photos de paysage, mais se retrouve trop souvent embarqué dans des aventures liées à son métier.
Faucon Noir du N°187 au 192. Au 1er siècle de notre ère, un colosse Nubien est prisonnier des romains. Il sauve un faucon noir de la mort car c'est l'animal qui représente son peuple et depuis, l'oiseau le suit fidèlement. Le nubien gagne même sa liberté quand il combat aux côtés de ses geôliers lors d'une mutinerie sur la galère l'emmenant à Rome. Le commandant l'affranchit juste avant de mourir au grand dam de Crassus, son second qui déteste le colosse. Devenu centurion, le nubien prend le nom de Faucon Noir car il est toujours accompagné de son rapace, mais il est rejeté de tous et ne trouve aucun soldat pour le servir. Finalement, il ira chercher deux gladiateurs, une bande de condamnés à mort et des Intouchables atteint d'une maladie de peau incurable. Ensemble, ils forment une armée combattant pour Rome aux quatre coins de l'Empire. Malgré tout, Faucon Noir subit les escarmouches de Barabba, le chef des Intouchables et les tracasseries de Crassus qui veulent sa perte. Puis la série bascule dans la SF quand Faucon Noir est téléporté dans le futur. exit le faucon, il aura pour compagnon, un extra-terrestre plantigrade du nom d'Ursa et un nain acariatre qui ne sait dire que son nom : Zog. Excellente série, très bien dessinée (ne serait-ce pas Gibbons ?), au scénario solide et prenant. Une vraie réussite ! | ![]() |
Harry Blake N°206 au 211 sauf 207 : Harry Blake est un jeune anglais qui a vu ses parents mourir lors de la guerre des Indes. Il fut rapatrié en Angleterre, où il éprouva quelques peines à s'adapter au monde civilisé et profita de la première occasion pour retourner en Inde en tant que militaire. Il y retrouve son cousin Carlton qui essaie de se débarasser de lui pour être seul à toucher l'héritage, mais surtout il est confronté aux brutalités des anglais envers les autochtones, ce qui le pousse souvent à prendre leur partie. Une attitude plutôt mal vue par ses supérieurs. Une série au graphisme vieillot qui aborde le thème du colonialisme sous un angle pas trop manichéen.
JEFF RICHARD du N°163 au 180 (A.
Montanari ou C. Nizzi
& S. Marinelli). On retrouve aussi cette série
dans la revue "Coup Dur". Jeff Richard vit
au Kenya avec Paul Richard, son frère et son oncle Arthur Richard avec qui ils ont fondé la "Richard,
Richard et Richard", société capturant des animaux sauvages pour les cirques et les zoos. Malgré
cette activité officielle, il se trouve souvent mêlé à des aventures politico-animalière
où ses talents de pilote et de baroudeurs lui viennent en aide. La série connaîtra un virage
quand Jeff Richard décide d'abandonner ce métier ayant des implications qui le gênaient pour
devenir directeur d'une grande réserve sauvage, toujours accompagné de son frère et de son
oncle. Il sera rejoint par Helen, sa fiancée. Une série italienne intéressante oscillant entre
Daktari et Mister No.
Les Chevaliers des Mers N°193 au 200. A bord de l'Odyssea, Marcos Andric, un
ancien prof de fac, archéologue réputé, écume les mers à la manière du
commandant Cousteau. Seulement, son équipe et ses moyens sont plus réduits. On trouve Jueves Singleton,
un ancien pêcheur de perles, Dick Armstrong, un "fils de bonne famille" qui fait le matelot en
attendant son héritage et Tiara, une jeune fille indienne à qui Marcos a sauvé la vie.
Max Martin (Basari & N. Zeccara) N°178 au180. Max Martin est pilote d'avion et loue ses services aux Etats-Unis, bien aidé par Clara, sa secrétaire excentrique, dont la soeur tient un orphelinat. Bien souvent, c'est Clara qui l'entraîne dans des aventures rocambolesques.
Rocky le Trappeur N°1 au 24. Rocky le trappeur et son inséparable compagnon Jumpy. Un acolyte malin, paresseux, pas toujours très honnête et un tantinet maladroit entaînant le pâlichon Rocky dans de rocambolesques aventures. Ce héros est un clone de Blek assez médiocrement dessiné. Série parue exclusivement dans Dorian et remplacée par Galax.
Sam Play (M. Basari & M. Rossi) N°181 au 198 sauf le 182. Sam Play est pilote d'avion (décidemment, dans Marco Polo, c'est une habitude) louant ses services aux Etats Unis au sein de la Sam Play Air Service. Lui et Kay, sa ravissante associée, également pilote, vivent des aventures en liaison avec les avions. Ils retrouvent souvent sur leur chemin Tom Isotti dit "le Scorpion" des Services Spéciaux de Sécurité. Une série très proche de Max Martin et qui y fait même allusion dans Marco Polo N°183.
Sur deux roues : N°199 au 205. Les aventures mécaniques d'Eddie Topps, le motard cascadeur rompu à toutes les audaces. Une série qu'on a déjà pû lire dans "Les Rois de l'Exploit".
Skorpio : N°201 au 212. (E.R. Garcia Seijas) Dans le Bronx, la pègre règne en maître, mais un inconnu qui prend le nom de Skorpio rend une justice secrète. Nul ne sait qui il est, sauf peut-être le père Flannagan, mais il ne souffle mot, ce qui énerve au plus haut point le sergent (ex-lieutenant) Hyeronimos qui s'occupe du quartier. Bien sûr, il y a la piste du petit black Matt Rowinson que la vieille Mémé Blum a élevé avant de trouver la mort, mais devenu grand, on ne trouve nulle trace de lui. Une série originale et étonnante sur les bas-fonds de New-York où les héros sont noirs et prêtre, ce qui est peu courant. De plus, le flou sur la véritable identité de Skorpio est de mise jusqu'au bout. A découvrir.
Il y eut aussi d'autres séries, mais de manières beaucoup plus brèves : Akela du 180 au 181, Capt'ain Vir-de-Bor (Michel Paul Giroud) N°186, Diavolo (Sbaletta) N°213, L'enfance de Gengis Khan N°185-186, Les Mousquetaires N°213 (A. Del Castillo), Moussy N°183, Rod Grey N°182, 183, Roland le Téméraire N°162 au 164, Lieutenant Baraka au N°93 et Adam et Evans N°168, 171 à 175, Tiarko (N°110 au 113), Rod Grey N°182, 183.
Internet :
Encore une fois, il y a peu de site internet parlant de Marco Polo et aucun qui ne lui soit exclusivment consacré. On pourra retrouver l'habituel index des épisodes et des séries à l'adresse http://www.monjournal.fr.st/marcopolo/ même si, il est encore incomplet
Bien sûr, vous pouvez retrouver l'actualité des parutions Mon Journal sur le site Pimpf? à l'adresse http://pimpf.ovh.org/
Remerciements : Franck Anger pour les infos sur Chiomenti Jean-Paul Raush pour la 1ère série
de Marco Polo,...
Dominik Vallet