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Mon Journal : Joselito & Les Indomptables, Rodéo en duo !

Ce mois-ci, je vais parler de Joselito et des Indomptables, deux revues proposant du matériel Bonelli et à la durée de vie éphémère.

N°1 de la revue

Le N°1 de JOSELITO.

Les revues

JOSELITO est une revue trimestrielle publiée par Mon Journal dans la Collection Hokahey de juillet 1979 à avril 1982, soit 12 numéros au format 130 X 180 en noir et blanc, de 96 pages. La revue proposait exclusivement les aventures de Josélito, une bande italienne d’Armando Monasterolo malheureusement décédé l’année précédente, publiée par Sergio Bonelli (éditions Araldo) dans la Collection Rodéo (Collana Rodeo). Les numéros ayant publiés Joselito sont les N° 140, 142, 144, 146, 148, 150 et 152 de janvier 1979 à février 1980.

Les Indomptables : 9 numéros de février 1980 à février 1982. Revue trimestrielle de 100 pages ne contenant qu'un seul récit complet à la manière de ce que fait Bonelli en Italie. Ephémère revue d'aventure présentant des récits complets de qualité en provenance de Bonelli et plus précisément de la revue "Collana Rodeo" (du N°119 au N°131 d'avril 1977 à avril 1978). "Collana Rodeo" est la revue qui a vu naître aussi "La Route de l'Ouest" ou "Joselito" entre autres. Si la revue s'est arrêtée après seulement 9 opus, ce n'est pas faute de succès, mais plutôt faute de matériel à publier. En effet, ces récits complets n'étaient qu'au nombre de 10, la Collana Rodeo proposant en majorité des séries à suivre. Le seul récit inédit relevait de la science fiction, ce qui peut expliquer qu'il n'a pas été retenu.

Les couvertures sont les mêmes que dans la version originale et sont du même auteur que l'histoire publiée pour "Les Indomptables" et d'Armando Monasterolo pour les Joselito sauf les N°8 à 12 qui sont anonymes (peut-être signées José de Huescar et Miro).

Un Auteur : Armando Monasterolo

ARMANDO MONASTEROLO est né en 1921 à Turin, en Italie. Ce scénariste/dessinateur a travaillé sur Robin Hood pour la Fleetway (dans Thriller Comics, traduit dans Oliver chez Impéria), Capitan Giaguardo et Daniel Boone (1945) pour les éditions Taurini. Il a produit diverses illustrations pour des éditeurs comme SAS, Paravia ou SEI. En 1949, il signe La prédatrice pour l’Audace et Harry Fox pour les éditions Arc. L’année suivante, il réalise Il Giustiziere del West pour l’Audace suivi de Graziella en 1951 pour Subalpino. Il signe L’Ultimo dei Mohicani dans Il Giornalino en 1952, traduit par Le dernier des Mohicans dans le pocket Prairie des éditions Impéria. A partir de 1954, il produit des cinéromans pour la Scolaro, genre alors très en vogue. Pour les éditions Torelli, il signe quelques épisodes de Pecos Bill, Manrico et Sigfrido (1957). Il écrit et dessine Acom Kid dans Colt 45 en 1965-67 puis il réalise de nombreux récits érotiques dans les années 65-75. Il écrit et dessine Le blond et le Crochet (Biondo e Rampino) dans Lanciostory dans les années 70 (publié en France dans Super West Poche) et Josélito pour les éditions Araldo. Il a fourni quelques histoires aux éditions Lug comme Delgadito dans Spécial Zembla, Le lion dans Baroud ou Les Quatre cavaliers sans visage dans Mustang (scénario de A Mazzanti). Il est prématurément décédé en 1978 à Pietra Ligure.



Bronco Apache avec Burt Lancaster

Des Auteurs :

ALFIO TICCI est le frère cadet de Giovanni Ticci (Tex Willer), né en 1944 à Montereggioni (Siena) en Italie. Il a travaillé pour les éditions Lug, le studio Giolitti et la Cépim de Bonelli. Il a collaboré avec son frère sur Tex Willer et a dessiné dans Collana Rodeo L’Esploratore scomparso en 1978 d’après Livingstone (publié dans Les Indomptables 7 : Retrouvez Livingstone par Mon Journal) et plusieurs épisodes de Josélito en 1979, dans un style assez proche de celui de son frère. Plus récemment, il a œuvré sur Penna, Pennini e Pennarelli de G. Brunero et Un eroe per amico (1998).

A. GATTI est un connaisseur et passionné de théâtre classique. Il a été pendant longtemps directeur artistique du théâtre de la ville de Moron en Argentine. A son arrivée en Italie en 1973, Sergio Tarquinio le présente à Sergio Bonelli pour qui il dessine Josélito. Il retourne ensuite en Argentine en 1974.

LUIGI MERATI est né à Milan le 13 décembre 1944. Il débute en 1960 par des bandes dessinées sur la vie des explorateurs pour l’Instituto Missioni Estere. Il réalise des épisodes de la série Eroica pour Dardo en 1970, créé graphiquement Kosmos pour Mondadori et produit des bandes érotiques pour Edifumetto. En 1977, il entre dans l’équipe des dessinateurs de Bonelli Editore : il illustre Josélito, Mister No, Il piccolo ranger (Miki). Il signe Viet Nam pour les éditions Eden et réalise divers récits pour Corrier Boy comme le western Willy West en 1978-79 (texte de Cannata) ou Tiramolla dans les années 90. Il abandonne un temps la bande dessinée pour se consacrer à l’illustration (pour De Agostini, Curcio et autres éditeurs). Depuis peu, il dessine à nouveau : Diabolik (« Un piccolo imprevisto », 2002) et Dolorès dans Spécial Rodéo (textes de J.M Lainé).

Vicenzo Monti est né le 10 janvier 1941 à Milan. D’abord assistant de Montanari sur Goldrake en 1967, il réalise ensuite Candida la marchesa pour Edifumetto, en 1970 et autres bandes pour adultes puis divers récits pour les titres des éditions Universo (Intrepido, Il Monello), avant de dessiner avec Montanari, puis seul, Alamo Kid pour Lanciostory (publié dans Karacal, Super West et Alamo Kid de Sagédition). Par la suite, il travaille pour les éditions Bonelli, avec Mister No, Joselito (un épisode en 1973), Ken Parker (avec Bruno Marraffa, et un épisode en 1979). En 1979, il dessine Lungo Fucile et signe de nombreuses couvertures sur d’autres titres comme Gil des frères Missaglia et, à partir de 1982 il devient l’un des dessinateurs réguliers de Tex Willer. Monti est décédé le 15 février 2002.

Les séries

JOSELITO (Armando Monasterolo & A. Gatti, Luigi Merati, Alfio Ticci, Vincenzo Monti) N°1 à 12. Josélito Heralde est un jeune matador qui est entraîné malgré lui dans la révolution mexicaine puis dans toutes sortes d’aventures entre Mexique et Etats Unis, aux côtés de son ami le journaliste américain Nick Dundee. Matador au Mexique, Joselito est au sommet de la gloire quand il est victime d'un accident. C'est alors qu'il rencontre Nick Dundee, le type même du journaliste à l'affût de tout pour faire un scoop. Bien qu'il l'envoie promener, ils seront amenés à se revoir car la carrière de Joselito est sur le déclin tandis que la révolution mexicaine fait rage. Alors qu'il voulait seulement se venger de l'organisateur de corridas qui l'avait viré comme un malpropre, Joselito est impliqué dans une tentative d'attentat visant à tuer le président en place. Poursuivi par la police, il se trouve contraint à rejoindre les rangs d'Emiliano Zapatta alors même qu'il réprouve leur violence. Si les premiers épisodes sont extrèmement denses avec des personnages tout en finesse et bien campés, il semble qu'au fur et à mesure, on retombe dans le classique duo de l'aventurier et de son faire-valoir un brin maladroit. Malgré cela, Joselito reste une excellente série, qui n'est malheureusement pas appréciée à sa juste valeur.

L’originalité de la série tient pour beaucoup dans la période où se situe l’action : début du XXe siècle qui mélange western, histoire et progrès technologiques (révolution mexicaine, premières voitures, avions, mitrailleuses, premiers puits de pétrole, gisements de cuivre, réserves indiennes, etc.) ainsi que dans la description fouillée et sans concession des caractères. D’autre part, les références cinématographiques abondent, notamment par rapport aux westerns de Robert Aldrich ou de Sergio Leone dans des aventures toujours très vivantes, voire violentes et à la mise en scène soigneusement bâtie. Les premiers épisodes sont écrits et dessinés par Monasterolo (assisté d’A. Gatti) qui se contente ensuite d’écrire les textes pour Luigi Merati (n°4 et 5), Vicenzo Monti (n°8 : L’enfer de Red Rock, 1973) et Alfio Ticci (épisodes 7 et 9 à12). A noter que la série a un vrai épilogue, ce qui indique qu'elle n'a pas été stoppée faute de lecteurs.

"Pour 600 000 pesos"

Index :

1 L’infernale corrida (texte et dessin d’Armando Monasterolo & A. Gatti)
2 Pour 600 000 pesos (texte et dessin d’Armando Monasterolo & A. Gatti)
3 Raid sur Vera Cruz (texte et dessin d’Armando Monasterolo & A. Gatti)
4 La révolte des esclaves (texte et dessin d’Armando Monasterolo & A. Gatti, Luigi Merati)
5 Pancho Villa (texte d’Armando Monasterolo & dessins de Luigi Merati)
6 Bronco Apache (texte & dessins d’Armando Monasterolo)
7 Traite des jaunes (texte d’Armando Monasterolo & dessins d'Alfio Ticci)
8 L’enfer de Red Rock (Texte : A. Monasterolo et dessin de Vincenzo Monti, 1973)
9 La colline des Cameron (dessin d'Alfio Ticci)
10 Le mal noir (dessin d'Alfio Ticci)
11 La forteresse des assassins (dessin d'Alfio Ticci)
12 Allers simples pour l’enfer (dessin d'Alfio Ticci)

LES INDOMPTABLES (Andrea Mantelli, Pier Carpi, Giancarlo Berardi, Decio Canzio & Renato Polese, Roberto Diso, Antonio Canale, Virgilio Muzzi et Gianni Forgiarini) N° 1 à 9. En fait, il ne s'agit pas réellement d'un série, mais d'un conglomérat de récits complets parus au sein de la "Collana rodeo", tout comme Joselito. Si les quatre premiers récits relèvent du western, il n'en va pas de même pour les autres. Le cinquième se situe au début de la conquête de l'Amérique, à la fin du XVIIIème siècle, le sixième se déroule en Inde durant la colonisation britannique, le septième en 1870 en Afrique, le huitième à Marseille et en Afrique du Nord au début du XXème siècle et le dernier est contemporain aux Etats-Unis. Chaque histoire raconte le destin d'un homme vivant une aventure particulière dans son existence. Ce ne sont donc pas forcément des "héros" au sens classique du terme, mais plutôt des êtres humains emportés par le tourbillon des évènements et qui tentent de surnager pour ne pas couler. Le réel point commun entre toutes ces histoires se déroulant dans des lieux et à des époques différentes est la qualité du scénario. De plus, le héros n'étant pas récurrent, le "happy end" n'est pas toujours de rigueur et il arrive parfois qu'il ne s'en sorte pas, ou mal.

A l'instar de Joselito, une revue méconnue, mais de qualité qui mériterait d'être redécouverte.

Index :

1. L'ombre du gibet (scénario Andrea Mantelli, dessins de Renato Polese)
2.Un homme et son colt (scénario Andrea Mantelli, dessins de Renato Polese)
3. Le serpent d'argent (scénario de Pier Carpi, dessins de Virgilio Muzzi)
4. Wyatt Doyle (scénario de Giancarlo Berardi, dessins de Gianni Forgiarini)
5.Terre maudite (Scénario de Giancarlo Berardi, dessins d'Antonio Canale)
6. Les étrangleurs (scénario Pier Carpi, dessins de Roberto Diso)
7. Retrouvez Livingstone (scénario de Decio Canzio, dessins d'Alfio Ticci)
8. Requiem pour un légionnaire (scénario Andrea Mantelli, dessins de Renato Polese)
9. Rapide pour l'enfer (scénario Andrea Mantelli, dessins de Roberto Diso)


Insolite :

Le dessinateur Gianni Forgiarini est bizarrement appelé "Grugef" dans la version française.

Seuls 7 épisodes de Joselito sont parus en Italie. Le 8ème épisode semble avoir été dessiné pour Bonelli sans être publié, mais les autres sont totalement inconnus dans leur pays d'origine !

Le seul récit complet de "Collana Rodeo" inédit en France s'intitule "L'astronave perduta" (L'astronaute perdu) par Giorgio Pezzin pour le texte et Luigi Corteggi pour le dessin.

Ted Mulligan, le héros de "Rapide pour l'enfer" dessiné par Roberto Diso ressemble étrangement à Mister No que le même Diso a souvent l'occasion de dessiner.

Internet

Bien entendu, on pourra toujours consulter les index habituels des revues Mon Journal à l'adresse : http://bdmonjournal.free.fr/joselito/index.htm

pour la revue Joselito et http://bdmonjournal.free.fr/indomptables/index.htm pour Les Indomptables.

On évoque aussi brièvement ces deux séries sur le site officiel de Bonelli : www.sergiobonellieditore.it

Dominik Vallet & Fabrice Castanet


© Pimpf? le 19/11/2003. Proposer un site