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Mon Journal : La Brigade des Marionnettes : Une équipe de Guignols

N°1 de la revue

Le N°10 de la revue.

Ce mois-ci, je vais parler de « La Brigade des Marionnettes » une série britannique parue dans la revue ATEMI.

La Série

"The House of Dolmann" est une série anglaise parue dans la revue "VALIANT" entre le 29 octobre 1966 et le 26 octobre 1974 réédité dans "VULCAN" entre 1975 et 1976. C'est Tom Tully qui signait les scénarios tandis que les dessins étaient d'Eric Bradbury. A partir de 1967, Carlos Cruz prend parfois le relais jusqu'en 1969. Ensuite, c'est Reg Bunn, Geoff Campion et quelques autres illustrateurs non identifiés qui prendront la relève.
On retrouve aussi cette série dans les Annual de Valiant de 1968 à 1971 et 1976, dans Valiant Summer Spécial 1967-69 et 1980, Valiant Space Special 1968, Lion and Valiant Special Extra 1968, Vulcan Holiday Special 1976 et Vulcan Annual 1977.

Cette série est parue en Angleterre au rythme hebdomadaire de 3 pages par semaine. Les aventures de nos héros s'étendaient le plus souvent sur 2 ou 3 semaines, mais il arrivait aussi qu'une histoire ne dure que le temps d'un numéro. En France, chaque épisode regroupe le plus souvent 4 aventures distinctes sur une quarantaine de pages dans ATEMI du N°10 au N°36.

Malgré des qualités indéniables, la Brigade des Marionnettes n'a jamais eu l'honneur d'être en couverture d'ATEMI !

La Série

Jonas Luthor tient une petite boutique de réparations de jouets et de marionnettes, mais en fait, il est aussi le fameux Dolmann, l'homme masqué qui à la tête d'une escouade de pantins motorisés fait régner la terreur parmi la pègre londonienne.
A l'origine, Dolmann est un agent plus ou moins parallèle travaillant en secret pour la police britannique. C'est un homme surnommé le "Shérif" qui fait le lien et envoie Dolmann en mission. La première de leurs aventures réunit Togo, le lutteur japonais, la Taupe et Para le militaire contre l'ODRT (Organisation pour la Destruction, la Révolution et la Terreur). On retrouvera l'ODRT à plusieurs reprises comme adversaire. C'est même le seul ennemi qui ait eu cet honneur.
Dès la deuxième, arrive le Bouffon dont la principale force est le rire, mais aussi le fameux side-car de la bande qu'on n'appelle pas encore la Dolmoto. La troisième histoire voit l'arrivée d'Astro, le pilote de la Dolmobile (une sorte de mini-hélicoptère). La quatrième voit le retour de l'ODRT et pour la première fois, Dolmann perd connaissance, ce qui sera son éternel talon d'Achille. Ces quatres aventures sont réunies dans le N°10 d'Atémi. En effet, dans cette série, l'action est trépidante, les situations réglées en un rien de temps par une tornade de marionnettes.



Dolmann et sa Brigade

Dans les premières aventures, Luthor prend le soin de sortir masqué afin de ne pas mettre en péril son identité secrète, mais cette précaution disparaîtra au fil des aventures. De la même façon, le Shérif ne fera plus que des apparitions sporadiques pour quasiment disparaître. Dolmann travaille alors en indépendant et son attachement à la police n'est plus qu'un lointain souvenir.
Pour pallier au problème de la dépendance des marionnettes, Dolman tente un moment de leur conférer une autonomie, mais l'expérience est un échec et les automates reviennent à leur état initial.

Dans Atémi 26, un commissaire un peu susceptible fera un procès à Dolmann car ils gênerait la police, mais quand les bandits envahissent le tribunal et que la Brigade des Marionnettes les arrêtent, cela stoppe les poursuites.
Dans Atémi 27, on voit aussi les vedettes habituelles (Togo, Para, Métallo, Elasto) en panne qui sont remplacées par les seconds rôles comme Micro, Eclaireur ou Tête d'Oeuf !
Pire encore quand un ingénieux malfrat fabriquera des clones de Togo et de Para et les enverra saccager un marché. Dolmann sera accusé et envoyé en prison. Il finira par s'en sortir, mais c'est sans conteste sa plus difficile affaire (et la plus longue aussi).

A l'instar de Batman, Dolmann a une quantité de gadgets à sa disposition : la Dolmoto qui est en fait un side-car lui permettant de transporter ses troupes ; le Dolmobile, un hélicoptère très utile pour les déplacements aériens ; le Dolcraft ou le dolbateau seront plus rares et serviront pour voyager sur l'eau ; le Doltank encore plus anecdotique (Atémi N°22) ; le Dolsignal l'avertissant des délits parfois appelé Dolradio, Dolradar ou Crimescope. Il y a aussi la salle d'entrainement sur le modèle de celle des X-Men.

Dans l'épisode final, les autorités demande à Jonas Luthor de déménager sa boutique afin de laisser passer une rocade. Dolmann demande à Lupo de répandre son identité secrète parmi la pègre afin de réunir tous les bandits de la ville dans son magasin. S'ensuit une bataille titanesque où la Brigade réussit sa plus grosse prise. Après cette ultime victoire, Jonas Luthor promet alors de revenir, mais il n'a jamais tenu cette promesse.

Une série originale et ingénieuse malgré une ressemblance troublante avec les "Metalmen" (Les Métalliens) de DC Comics.

Ci-joint la page VF correspondant à la planche VO ci-dessous.

Deux planches en version originale

Les Marionnettes :

Voici le nom des marionnettes dans l'ordre d'apparition "à l'écran" :

Togo (Togo the wrestler) est un lutteur japonais à la force stupéfiante qui n'apprécie guère qu'on lui vole la vedette. A ce titre, il sera servi car il apparait dès la première aventure et n'en manquera qu'une (la deuxième histoire dans Atémi N°14). C'est une des principales marionnettes de la Brigade.

Para (Raider the commando) est un militaire qui adore la bagarre et il est servi car elle ne manque pas avec Dolmann. Comme Togo, il apparait dès la première histoire et restera l'un des piliers de l'équipe.

La Taupe (Mole the digger) est la troisième marionette à avoir inauguré l'équipe, mais contrairement à ses deux compères, son rôle sera moins important par la suite. La Taupe a la capacité de tout percer et il ne s'en prive pas.

Bouffon (Giggler the jester) apparait dès la deuxième aventure. Son pouvoir provient de son rire désarçonnant ses adversaires. Une capacité qui ne trouvera que rarement sa place dans la Brigade.

Astro (Astro the pilot for the flying Dolmobile) est le pilote de la Dolmobile et à ce titre, on le voit à chaque apparition de l'hélicoptère. Son rôle reste toutefois assez limité malgré son apparition précoce (Atémi N°10).

L'Eclaireur (Trailer the tracker) a le pouvoir de suivre toutes les traces à l'aide de son "rayon Maga". Malheureusement pour lui, on n'y fera pas très souvent appel. Il apparait dans Atémi N°10 (4ème aventure).

Elasto (Elasto the elastic doll) a le redoutable pouvoir d'étirer son corps à l'infini. Il apparait dès la 5ème aventure (Atémi N°11) et devient dès lors un des piliers de l'équipe.

Micro (Micro the microphone) est tout petit, mais sa taille est un formidable atout pour espionner les malfaiteurs et revenir avec l'enregistrement de leurs conversations. Bien qu'apparaissant dès Atémi N°11, il ne sera qu'un intermittent de l'équipe. L'équipe compte alors 8 membres et va se stabiliser un certain temps avec cet effectif.

Tête d'Oeuf est le cerveau de l'équipe. Doté d'un ordinateur surpuissant, l'équipe fera appel à lui pour les situations réclamant de la cervelle... ce qui sera assez rare... (apparition dans Atémi N°14).

Sniffy (Nosey the bloodhound) est un chien capable de suivre n'importe quelle piste. Il apparait dans Atémi N°16, mais comme il fait un peu double-emploi avec l'éclaireur, il sera sans doute la marionnette la plus rare de la Brigade.

Métallo (Metallo the transformer) est faite de métal et d'un tempérament timide, mais sa capacité à se transformer en n'importe quoi fera d'elle le quatrième pilier du groupe malgré son apparition tardive (Atémi N°22).

Aspiro (Hovero the jet) est doté d'un réacteur lui permettant de voler à grande vitesse. S'il n'apparait que dans Atémi N°24, il deviendra rapidement indispensable.

Lupo (Fabulo the escapologist) est sans doute la recrue la plus étonnante car c'est un... voleur. Un rôle qui le cantonnera dans des apparitions fugitives. Il arrive dans Atémi N°27.

 

 

Les épisodes

Date

Titre

Pages

N°10

Février 1977

La brigade des marionnettes

43

N°11

Mars 1977

Alerte aux gorilles

44

N°12

Avril 1977

Le diabolique docteur Magnus

44

N°13

Mai 1977

Tel est pris qui croyait prendre

44

N°14

Juin 1977

Fausses manoeuvres

48

N°15

Juillet 1977

Vols à mains armée

44

N°16

Août 1977

Un fin limier

44

N°17

Août 1977

Tel est pris qui croyait prendre

44

N°18

Septembre 1977

La grenouille

44

N°19

Septembre 1977

Pièges en tout genre

44

N°20

Octobre 1977

Rira bien qui rira le dernier

44

N°21

Octobre 1977

Cambriolages en tout genre

44

N°22

Novembre 1977

L'habit ne fait pas le moine

44

N°23

Novembre 1977

Le cheval de Troie

44

N°24

Décembre 1977

Aspiro

44

N°25

Décembre 1977

Sortilèges

44

N°26

Janvier 1978

Gendarmes et voleurs

44

N°28

Février 1978

Les marionnettes s'en vont en guerre

42

N°29

Février 1978

Rira bien qui rira le dernier

44

N°30

Mars 1978

Chapeau bas !

42

N°31

Mars 1978

Le riant mousquetaire

44

N°32

Avril 1978

Qui s'y frotte s'y pique !

42

N°33

Avril 1978

La valeur n'attend pas le nombre des années

44

N°34

Mai 1978

Rebondissements

44

N°35

Mai 1978

Hypnotisme

44

N°36

Juin 1978

Le maître de l'horreur

40

Les Auteurs : Eric Bradbury

Eric Bradbury est une des figures mythiques de la BD anglaise. Né en 1921, il a étudié à la Art School de Beckenham à partir de 1936. Durant la seconde guerre mondiale, il est pilote d'avion ! Il entame sa carrière en dessinant « Our Ernie », une bande humoristique pour KNOCKOUT en 1949.

Rapidement, il se tourne vers la BD réaliste avec « Buffalo Bill » dans COMET. Il a travaillé quasiment pour toutes les revues de chez Fleetway à partir de 1959. A cette époque, il débute dans « Tiger » en dessinant quelques épisodes de « Hawaka » l'histoire d'un indien Cherokee, puis « Pride of the 27th » l'année suivante. Il passe ensuite chez « Buster » où il réalise « Phantom Force Five » de 1960 à 1964, « Maxwell Hawke » de 1960 à 1965, « Mike Kane, Gladiator » (1963-64) ou « Back Tracker Jack » (1965-66). Il retourne faire es intérims sur « Brad Nolan » et « The Black Archer » (« L'Archer Noir » dans Yuma) en 1966 pour Tiger. A la même période, il travaille aussi sur quelques épisodes de « Captain Hurricane », « Kid Gloves » ou « Battler Britton » (1963), « The astounding Adventures of Charlie Peace », « The secret champion » (1964) et le fameux « Mytek the Mighty » (« King Kong » le robot en France dans la revue éponyme) qu'il illustera jusqu'en 1966 pour « Valiant ». On le voit ensuite un peu partout. « Return of the Stormtroopers » dans « Champion » en 1966, « Peril from below » (1968) pour Buster, « The Mouse Patrol » (« Jag », 1968-69), « The House of Dolmann » (« La Brigade des Marionnettes » dans Atémi en France) (Valiant 1966 à 1974), « Simon Test and the islands of peril » (Valiant, 1971), « Von Hoffman's Invasion » (« Maître de l'impossible » dans Sunny Sun) (Jet puis Buster, 1971-72), « Sieg of Castle Gloom » (Buster 1972-73), « Valley of the Giants » (« La vallée préhistorique » dans Tipi, Valiant, 1974), « Danny Doom » (Valiant, 1974-75, Janus Stark en France), « Sergeant Strong » (Valiant 1975, « Brise-Fer » dans Sunny Sun), « The Black Crow » (Valiant puis Battle, 1976). On le voit aussi encrer Mike Western dans « The Leopard from Lime Street » (Buster, 1976-85, Le Léopard de Lime Street ou L'Homme-Léopard dans ANTARES, JANUS STARK et SUNNY SUN). Ensuite, il dessine surtout pour « Battle » qui a absorbé Valiant des épisodes de « Rat Pack » (1975-80), « Joe Two Beans » (1977-78), « Krazy Keller » (1978-79), « The fists of Jimmy Chang » (1982-83, Jimmy Chang dans ATEMI) et « Invasion 1984 ! » (1983).

A la même période, il travaille aussi pour « 2000 AD », la revue de SF rendue célèbre par « Judge Dredd ». Bradbury n'y fera que des intérims pour « Invasion » (1977, Super Force et Force X en France), « Tharg » (1982-91), « The Mean Arena » (1980-81) et le fameux « Rogue Trooper » (1982). Dans les années 80-90, il fera aussi divers bandes pour « Eagle » et pas mal de récits complets pour « 2000 AD », mais l'âge d'or de la BD britannique est terminé et Bradbury n'a plus beaucoup d'espace pour s'exprimer. Il a longtemps symbolisé avec Mike Western, Geoff Campion ou Solano Lopez le style « anglais » dans la BD populaire. Un Grand Monsieur !

Carlos Cruz

Carlos Cruz est le troisième enfant d'une famille de sept. Issu d'une famille Andalouse qui a déménagé à Malaga après la guerre civile espagnole. A l'âge de dix-sept ans, il travaillait déjà pour la presse locale. En 1949, il émigre à Buenos Aires où il travaille en usine. Parallèlement, il réalise des illustrations pour la maison d'édition Abril. Dans les années 50, il dessinera quelques couvertures de Nocturno, Idilio ou Más Allá. Il dessinera même occasionellement le Sergent Kirk d'Hugo Pratt avant d'avoir sa propre série : Colt Miller, Indio Suarez et Santos Palma (écrit par Hector Oesterheld). Au début des années 60, Cruz retourne à Malaga et entame sa collaboration avec Fleetway. On le retrouve sur Buster (Mickey Marvel's Multigun, Crabbe's Crusaders, Roamin Jones-Space Pilot, Mighty McGinty et The Shrinker), Lion (Dr Mezmer's Revenge, The Can Do Kids), Tiger, Smash! (Moonie's Magic Mate et The Pillater Peril), Eagle (Bloodfang), Champion, and Melanie. Il dessine aussi quelques épisodes de Steel Claw (Main d'Acier en France) et obtient enfin la reconnaissance en dessinant Dan Dare. Après le déclin des bandes britanniques, il revient en Espagne pour dessiner : Juanjo pour Trinca magazine (publié par Bruguera), mais aussi Kelly pour le marché Hollandais publié dans la revue Tina. Il rejoint une équipe pour dessiner alternativement El Hombre Enmascarado pour la Suède. Il collborera aussi avec la revue allemande PIP. Aujourd'hui, il travaille pour FANTOMEN, une revue suèdoise proposant des aventures inédites du Fantôme du Bengale.

Reg Bunn

Reg Bunn est un dessinateur anglais qui a commencé sa carrière en 1949. Il a beaucoup travaillé pour "The Thriller Comics Library" en dessinant notamment Robin Hood que l'on retrouvera ensuite chez Mon Journal, mais principalement chez Impéria dans OLIVER et Jeunesse et Vacances dans ROBIN DES BOIS.


Au sein de la même revue, il a aussi dessiné des épisodes du western Ernest Haycox et James Warner Bellah, mais aussi des récits complets comme Black Hood, The Scottish Chiefs ou Captain Kidd. De 1958 à 1961, il a aussi illustré Dick Daring of the mounties publié en France par Impéria sous le nom de Jim Canada. Afin d'assurer une certaine continuité de style au sein de la revue, il lui arrivait fréquemment de dessiner les visages des personnages illustrés par d'autres. Dans les années 60, il dessinera également The Spider (Spiderman puis Blackman dans les revues éponymes aux éditions de l'Occident) et The Waxer pour la revue LION. Bunn a également assuré quelques "fill-in" pour "Turville's Touchstone" (La Dynastie des Turville dans AKIM COLOR), Captain Condor pour LION ou Janus Stark, House of Dolmann pour VALIANT. Reg Bunn a pris sa retraite en 1970.

Insolite :

"The House of Dolmann", le titre originale est aussi le nom de la boutique de Dolmann.

- Les couleurs de certaines pages en V.O. sont dues à ER Cruz, mais on n'y a pas eu droit en France.

- Une version de cette série appelée "Puppetman" a été tuée par "The Fury" sur la Terre de Captain U.K. (inédit en France ?)

- La série devait s'appeler "The House of Dollman", mais un personnage s'appelant Dollman au sein de DC Comics obligea l'éditeur britannique à changer le nom de son héros.

La couverture de "Freedom Fighters" N°1 avec Doll Man survolant les débats...

Internet

Bien entendu, on pourra toujours consulter les index habituels des revues Mon Journal à l'adresse pour Atémi: http://bdmonjournal.free.fr/atemi/index.htm

Sur Carlos Cruz : http://www.dandare.info/artists/cruz.htm et http://www.tebeosfera.com/Autor/Dibujante/Cruz/Carlos.htm

Sur Reg Bunn : http://www.lambiek.net/bunn_reg.htm

Le mois prochain, l'article portera sur la série britannique "Le Léopard de Lime Street" parue dans SUNNY SUN, ANTARES et JANUS STARK.

Dominik Vallet


© Pimpf? le 10/11/2005. Proposer un site